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Le petit bâtard

Le petit bâtard [texte imprimé] / Mireille Pluchard, Auteur . – [Paris] : le Grand livre du mois, impr. 2008 . – 1 vol. (455 p.) : couv. ill. en coul. ; 25 cm.ISBN : 978-2-286-04806-8Langues : Français (fre)Catégories : Index La PassadeRomans et récitsRésumé : Clarisse Chardenon, véritable petite … suite

Les irréductibles gaulois sont de retour !

Par Toutatis !!!
On en parle depuis des lustres de ce nouvel album d’Astérix !

Après huit ans d’absence de l’irréductible Gaulois, le 35e album de la série et le premier sans Uderzo est sorti jeudi 24 octobre dans 15 pays et en 23 langues, après plusieurs mois de suspense soigneusement entretenu.

L’album, qui entraîne le lecteur en Écosse, est réalisé par Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin). De l’avis général des critiques, le passage de flambeau entre Albert Uderzo, 86 ans, co-créateur de la BD avec René Goscinny, et les nouveaux auteurs, est plutôt réussi.

Les Pictes ? Oui, les Pictes ! Ces peuples de l’ancienne Ecosse, redoutables guerriers aux multiples clans, dont le nom, donné par les Romains, signifie littéralement « les hommes peints ». Astérix chez les Pictes, c’est donc un voyage épique vers une contrée riche de traditions, et la découverte d’un peuple dont les différences culturelles se traduiront en gags et jeux de mots mémorables. Sur les forums de lecteurs, les paris sont ouverts et les discussions impatientes s’enchaînent… Du whisky ? Des lancers de troncs ? Des cornemuses ? Des noms en Mac ? Les origines du mur d’Hadrien et du monstre du Loch Ness enfin dévoilées ? Et même, qui sait, des Gaulois en kilts… Le suspense est entier !

A propos de Didier Conrad

Didier Conrad naît à Marseille le 6 mai 1959 de parents d’origine suisse. Il se passionne rapidement pour la bande dessinée et, à 14 ans, il envoie une planche au Journal de Spirou qui sera publié dans la Carte Blanche du no 1865. Cinq ans plus tard, en 1978, Conrad publie sa première bande dessinée dans le journal : Jason, sur un scénario de Mythic. Thierry Martens, le rédacteur en chef de l’époque, l’avait mis en contact, deux ans plus tôt, avec un autre auteur qui habite lui aussi Marseille : Yann. Les deux jeunes dessinateurs, bien qu’ayant des personnalités différentes, se trouvent des goûts communs et décident de travailler ensemble1. Après des tentatives ratés d’être publié dans Fluide glacial, ils proposent de nouveau leur travail au journal de Spirou. Ils publient leur première histoire en 1979. Sawfee : La Saga du pendu paraît dans le no 2143 du journal de Spirou. Le trait de Conrad est nerveux, proche de celui de Franquin. Les deux auteurs travaillent à la fois sur le dessin et sur le scénario.

A propos de Jean-Yves Ferri

Né dans une cabane en planches en bordure d’un champ d’avoine, il a gardé de ses premières années un amour immodéré pour la glaise du terroir. « Seul, le coquelicot m’enchante, Seule, la libellule m’émeut… » (Labours fous – Poésie Plon 1969). Nombre de ses albums dessinés témoignent de sa frénésie bucolique : ainsi ses Fables autonomes (Fluide Glacial 1996 – 1998 ). Classées à tort dans la catégorie humour, elles célèbrent une ruralité âpre et violente, située à mi-chemin entre le réalisme social des Raisins de la colère et le lyrisme printanier d’Oscar le petit canard. La consécration vient avec le personnage d’ Aimé Lacapelle. Héros de la campagne profonde, ce policier du BIT (Bureau d’investigation Tarnais) devient l’idole de toute une génération d’agriculteurs rebelles. Pour Ferri, le succès international est tel, qu’il lui permet de repeindre à neuf plusieurs fois sa cabane. Avec le scénario du Retour à la terre (dessin Larcenet), il tente de réconcilier ville et campagne et d’attirer l’attention sur le sort douloureux des chats déracinés. Dernier album solo de Ferri, De Gaulle à la plage, album anachronique et balnéaire sorti en décembre 2007 où le Général confond sa silhouette avec le Monsieur Hulot de Jacques Tati. Un De Gaulle à Londres est en préparation, et Ferri s’attaque également aux scénarios des irréductibles gaulois. L’auteur partage son temps entre la BD et le bouturage des dahlias.

Des Romains et de la bagarre, c’est tout ce qu’on aime ! Le nouvel album Astérix chez les Pictes promet d’offrir le meilleur d’Astérix, mais aussi des surprises et des nouveautés, avec en premier lieu les terribles guerriers Pictes. En voici justement un, reconnaissable à son kilt, digne d’un ancêtre de nos amis écossais. On note un motif en tartan atypique, rappelant le damier d’un drapeau de Formule 1. Une idée d’Albert Uderzo pour rendre ce clan picte particulièrement reconnaissable… et ridicule !

Livres sur les quais 2013

C’est à chaque fois un immense plaisir, que cette escapade aux bords du Léman. La sortie a été préparée avec soin, les noms d’auteurs « à ne pas manquer » surlignés en jaune fluo dans le programme et en avant…. Une fois sur place, le programme élaboré tombe comme un château de cartes, tant les rencontres sont intéressantes et les coups de coeur nombreux. Le budget fixé a tout naturellement été largement dépassé… Voici quelques unes de nos trouvailles…

Un éditeur pas comme les autres
Un éditeur pas comme les autres

Pour la plus grande joie des petits enfants – et des grands aussi 😉 – nous avons rencontré Geronimo Stilton.

Voici comment cette souris bavarde se présente : Originaire de l’île des Souris, une drôle d’île en forme de fromage, perdue au milieu de l’océan Ratonique méridional et dont la capitale est Sourisia, je suis une souris tranquille mais je suis toujours mêlé à des histoires à faire pâlir la mimolette !

Je dirige un journal l’Echo du Rongeur (quotidien tiré à plusieurs millions d’exemplaires) mais ma vraie passion, c’est l’écriture ! Mes romans entièrement illustrés, faciles à lire et plein d’humour, dans lesquels je raconte les histoires abracadabrantes qui me sont arrivées, s’adressent aux enfants de 7 à 10 ans.

Geronimo Stilton
Geronimo Stilton

Publiées pour la première fois en 2000 en Italie, mes aventures ont connu une véritable ‘succès story’ au pays du parmesan avec plusieurs millions d’exemplaires vendus. 27 coéditeurs en Europe ainsi que les Etats-Unis ont déjà adopté la licence.

Parues en France depuis septembre 2003, mes aventures sont désormais au nombre de 45 et se sont déjà vendues à près de 1’500’000 exemplaires. Voilà maintenant presque cinq ans que je parcours le pays du camembert à la rencontre de mes lecteurs et que j’en profite pour enrichir ma collection de croûtes de fromage !

Rocky & CieJean-Claude Gibert et Stephan Valentin

Rocky & CieJean-Claude Gibert est illustrateur. Il a collaboré plusieurs années avec les studios DISNEY. Il dessine les albums Babar pour l’éditeur Hachette, en collaboration avec Laurent de Brunhoff le créateur du personnage. Il illustre également des contes pour enfants avec différents éditeurs.Stepan Valentin

La BD Rocky & Cie, scénarisée par Stephan Valentin et illustrée par Jean-Claude Gibert, a pour vocation d’aider les enfants à gérer leurs soucis, leurs angoisses, leurs petits bobos tout en les divertissant. Elle met en avant des valeurs humaines comme la solidarité, le courage, la tolérance, le partage… Dans chaque album, les jeunes lecteurs peuvent retrouver le chien Rocky et sa joyeuse bande composée d’enfants d’origines différentes : Rosalie, Arthur, Enzo et Mia. Les cinq amis seront confrontés à des difficultés qui font partie de la vie quotidienne des enfants. Une partie pédagogique en fin de volume, reprend le thème abordé en proposant solutions et conseils tout en évitant un ton moralisateur.

Rachel MaederRachel Maeder « Le Jugement de Seth » et « Qui ne sait se taire nuit à son pays »

Rachel Maeder est née à Lausanne en 1978. Elle a obtenu son Master d’Histoire des Religions antiques et d’Egyptologie à l’Université de Genève en 2004.

Le jugement de SethAprès la naissance de ses deux enfants, elle se met à écrire en conciliant ses deux passions, les romans noirs et l’Histoire. Le Jugement de Seth, sorti durant le printemps 2012 reçoit rapidement une bonne critique de la presse suisse romande.

Qui ne sait se taire, nuit à son paysSon deuxième livre, Qui ne sait se taire nuit à son pays, sort pour la rentrée littéraire 2013 aux Editions Plaisir de Lire.

Vallorbe, foyer des Bonnes Espérances. En espace de quelques jours, deux morts étranges perturbent la monotonie de la vie quotidienne des résidents. La police conclut rapidement à des décès accidentels. Mais Alice Kappeler n’en est pas convaincue. Malgré l’opposition de son petit-fils Michael, elle décide de mener sa propre enquête. Son obstination la mènera sur un chemin dangereux où le passé du village-frontière durant la deuxième Guerre Mondiale refera surface et ne laissera personne indemne.

Abigail Seran
« Marine et Lila »

Abigail SeranD’origine valaisanne, Abigail Seran a passé son enfance à Monthey. Elle habite depuis quinze ans dans le Canton de Vaud, en Lavaux. Après des études de droit, elle a travaillé dans le monde bancaire. Poursuivant ses activités de juriste, elle assume également une charge d’enseignement. Son premier roman, Marine et Lila, est paru en 2013 aux Éditions Plaisir de Lire.

Marine et LilaLila peine à trouver des équilibres satisfaisants entre son travail de médecin hospitalier, son fils Antoine, âgé de huit ans, et son mari. Marine est une veuve retraitée, dont la vie est une longue attente faite de quiétude ordrée et de silences partagés avec son chat. D’une rencontre fortuite et au fil d’un échange de correspondance, la complicité s’installe entre les deux femmes. Le petit Antoine s’attache aussi à cette dame qui lui fait découvrir ses récits d’antan. Lila et son fils suivront alors les traces d’un passé qui les emmèneront jusqu’aux montagnes des Diablerets. Ces relations harmonieuses seront toutefois ébranlées par la maladie. Au-delà des liens forts qui se sont tissés, Marine et Lila vont devoir s’interroger sur la vie et les choix qu’elle nous impose.

Philippe Lamon
« Comment j’ai vengé ma ville »

Philippe LamonNé en 1978 en Valais, Philippe Lamon obtient une licence en sciences politiques de l’Université de Lausanne en 2003. Attiré très tôt par la littérature, il commence par écrire des nouvelles. Oscillant entre satire et burlesque, certaines obtiennent des prix à des concours littéraires. Il publie son premier roman en 2013, Comment j’ai vengé ma ville, aux Editions Faim de siècle & Cousu mouche.

Benjamin Mercey est un dilettante vaguement mélancolique qui laisse sa vie sombrer peu à peu, sans opposer grande résistance. Entre une vie intime tributaire des exploits tennistiques de Roger Federer, et un métier de correcteur dans un quotidien de boulevard, il ne s’imagine guère d’avenir.

Et pourtant, le classement de sa ville d’origine, La Rotte, au titre de « cité la moins attrayante de Suisse », va faire naître en lui un curieux élan. Avec le concours de son colocataire, Dédé, adepte de la régression adolescente et des déguisements de Casimir, Benjamin Mercey va se lancer dans une quête absurde qui révélera en lui quelques qualités insoupçonnées.

François DebluëFrançois Debluë
« Une certaine Chine »

Né près de Lausanne, en 1950. A publié des proses brèves (Lieux communs, 1979 ; Faux jours, 1983), puis d’autres plus longues (Troubles fêtes, 1989, Prix Michel-Dentan) et L’entretien d’un sentimental avec son mur, 1994), tout en poursuivant, comme en contrepoint, une activité poétique marquée notamment par Travail du Temps (1985), Judith et Holopherne (1989), Poèmes de la Nuit venue (1993), Figures de la patience (1998) , Naissance de la lumière (2001), Le front aux vitres (2008) et Par ailleurs (2012). En 1999, il signe Les Saisons d’Arlevin, Poème de la Fête des Vignerons.

Une certaine ChineDans Une certaine Chine (JPM Publications, 2013), François Debluë pose sur l’ « Empire » chinois contemporain un regard très libre, aussi amusé que critique. Il déchiffre les signes d’une société déconcertante, parfois inquiétante, souvent ébouriffante. Ce livre ne prétend donc pas à l’exhaustivité ni à l’objectivité d’un guide, mais il nous propose des méditations sur le voyage et sur l’expérience de la différence. À chaque étape, c’est une petite comédie humaine qui se joue.

Après leur séance de fourrage réglementaire, tous ces ouvrages seront tout prochainement disponibles à La Passade et nous aurons peut-être le privilège d’accueillir l’un ou l’autre de ces auteurs à Grandcour dans le courant 2014. Nous vous souhaitons de beaux moments de lecture.

La vérité sur l’Affaire Harry Quebert

Joel DickerJoël Dicker, le surdoué des lettres romandes

Lauréat du Grand Prix du roman de l’Académie française pour son roman « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert », l’écrivain genevois de 27 ans voit en cette récompense « un cadeau de la vie ». Ecrit sous la forme d’un polar, son livre est une réflexion lucide sur l’Amérique.

Inconnu dans l’espace francophone, peu connu en Suisse, Joël Dicker passe allègrement de l’ombre à la lumière. Et quelle lumière ! Celle que lui offre l’Académie française, vénérable institution parisienne qui l’a donc récompensé hier pour son roman La vérité sur l’Affaire Harry Quebert, publié en coédition par de Fallois (Paris) et L’Age d’Homme (Lausanne).

« Ce Prix est rarement attribué à un très jeune auteur. Encore plus rare : il a été décerné au premier tour à Joël Dicker, par des Académiciens séduits », nous confiait hier Bernard de Fallois. L’éditeur parisien se dit « très heureux pour les lettres romandes et pour l’auteur genevois qui représente à lui seul toute une génération ».

Modestie Joël Dicker, qui signe avec cette Vérité son deuxième roman (le premier, Les derniers jours de nos pères est paru en janvier dernier), se veut modeste. « Les lettres romandes, lâche-t-il, ne m’ont pas attendu pour briller. Il y a chez nous beaucoup de jeunes auteurs très prometteurs qui n’ont pas eu la possibilité d’être portés, comme je le fus, par des éditeurs attentifs et persévérants. C’est à ces derniers que je dois cette récompense ».

La chance aussi a joué un rôle. C’est du moins ce qu’affirme Dicker : « Oui, j’ai beaucoup de chance », insistait-il après l’attribution du prix. Au téléphone, sa voix traduisait une jubilation contenue. « Je n’en reviens pas, surtout quand je pense que ce Prix a été attribué autrefois à des romanciers illustres comme Romain Gary et Albert Cohen » (écrivain genevois d’origine grecque, mort en 1981, Ndlr).

Battage médiatique Depuis sa sortie au mois de septembre, La vérité sur l’Affaire Harry Quebert jouit d’un éloge médiatique impressionnant. La presse française, belge et même québécoise vante les mérites de ce roman en lice pour les plus prestigieux prix français, dont le Goncourt et l’Interallié (qui seront décernés début novembre). Pour la Suisse romande, on peut carrément parler de « phénomène ». Car jamais jusqu’ici un auteur aussi jeune n’avait été sélectionné pour autant de distinctions en même temps.

Il faut dire que le livre séduit par son écriture très fluide et limpide. Et il faut ajouter que l’ambition est grande et le souffle qui la porte tout autant : c’est l’Amérique vue à travers les yeux d’un Européen. En l’occurrence Joël Dicker, qui a séjourné à plusieurs reprises en Nouvelle Angleterre. Une région qu’il aime beaucoup, avoue-t-il, et qu’il met en scène dans son roman.

Joel DickerPuritaine et dévergondée, démocratique et tyrannique, juste et injuste, joyeuse et déprimée, l’Amérique telle que racontée par Dicker passionne par ses contradictions. Sur 670 pages, l’auteur narre, sous la forme d’un polar, l’histoire de Marcus Goldman, un jeune écrivain à succès, en panne d’inspiration pour son deuxième roman.

Harcelé par son éditeur newyorkais, Goldman doit trouver le sujet qui flashe. L’occasion se présente quand la police découvre un cadavre dans le jardin d’Harry Quebert, mentor et ami de Marcus. Cette découverte fera-t-elle l’objet du roman que Marcus Goldman cherche à écrire ?

Un cadeau de la vie Goldman, c’est votre double, dit-on à Joël Dicker. « Pas du tout, répond-il. Ce qui me relie à lui, c’est l’amour du sport. C’est aussi sa recherche obsessionnelle de la vérité et son regard sur la vie, parfois un peu flou. »

Vendu jusqu’ici à 35’000 exemplaires environ, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, n’est pas passé inaperçu à la Foire du livre de Francfort qui s’est tenue à la mi-octobre. Rampe de lancement, ce rendez-vous mondial des lettres a permis à de Fallois/L’Age d’Homme la vente des droits d’auteur à une quinzaine de pays. « Sur la liste, il y a, entre autres, la Grèce, l’Espagne, l’Allemagne, Israël et les Pays-Bas », nous précise de Fallois.

Avec ça, vous allez devenir une star. De fait, vous l’êtes déjà, fait-on remarquer à Joël Dicker. Lui : « Je n’y pense même pas. Je prends ce succès comme un grand cadeau de la vie ».

Ghania Adamo, swissinfo.ch

Blake et Mortimer

La série met en scène deux héros, Sir Francis Blake, un militaire de carrière (origine RAF) mis à la disposition des services secrets britanniques de contre espionnage militaire (MI5), et son ami le professeur Philip Mortimer, spécialiste en physique nucléaire. Ces deux compères se retrouvent souvent confrontés à leur grand ennemi le colonel Olrik parfois accompagné de ses hommes de main tels l’américain Sharkey, Razul (de la tribu des Bezendjas) ou encore le malfrat Jack. Dans certains albums, la présence du Capitaine Blake est seulement anecdotique. On remarquera que Nasir, un sikh natif du continent indien qui s’était mis au service des deux amis, va disparaître à partir du moment de la décolonisation. Le charme de la série est dû entre autres à un mélange savant de réalisme, de fantastique et de science-fiction.

A propos des deux derniers volumes : « La malédiction des trente deniers »
- chronique de S. Farinaud (BD Gest’) –

Lire un Blake et Mortimer c’est comme regarder un vieux Columbo. Le méchant est connu avant même l’apparition du rôle titre. Le lecteur se plonge dans un univers douillet, très codifié, très premier degré, pour se laisser entrainer dans une énième variante de la même histoire d’aventure-espionnage où la science le dispute au mystique et au fantastique.

Lire un Blake et Mortimer c’est aussi très second degré. Surtout les œuvres sous licence. Le lecteur veille, tel le gardien du temple, à ce que les codes aient bien été respectés et l’œuvre de Jacobs préservée. Chaque album se doit d’être un hommage. Avec « La malédiction des trente deniers », ligne claire, récitatifs copieux, suspens en bas de page, caractères des personnages, tout est respecté jusqu’à cette courtoisie surannée et cette morale bien-pensante, un peu dame patronnesse, qui égrainent le récit. Les méchants sont vils et les bons droits dans leurs bottes. L’infâme Olrik est toujours infâme. Tout va bien.

Côté intrigue, Van Hamme louche cette fois du coté d’Indiana Jones : une relique biblique chargée de symboles et de présages risque de tomber dans les mains d’individus mal attentionnées qui espèrent ainsi devenir maîtres du monde. Étonnant de voir à quel point les scénaristes d’aventures occultes arrivent à renouveler leurs arguments, fussent-ils de plus en plus minces. Mais Van Hamme est un vieux routard, tout est mené de façon magistrale, sans temps mort. Il tire des ficelles grosses comme des câbles, avec deux trois passages en force à la limite du Deus Ex Machina. A la Charlier en quelque sorte. Seule concession à la modernisation de l’œuvre, les récitatifs allégés, moins pléthoriques et pléonasmiques qu’à l’accoutumée, rendent la lecture plus fluide.

Reste qu’au delà de l’album il y a l’histoire humaine qui sous-tend sa réalisation. René Sterne qui décède brutalement après avoir dessiné quelques planches, l’éditeur qui accepte que sa femme reprenne le pinceau malgré les retards prévisibles, le dur labeur de Chantal De Spiegeleer pour achever l’album et rendre la transition invisible, tout est raconté par Van Hammne dans une préface mélancolique qui nous fait aborder l’album avec bienveillance.

– Résumé du dernier album :Voici presque 2000 ans, l’apôtre Judas vendit le Christ aux Romains pour trente deniers d’argent. Blake et Mortimer doivent les retrouver avant qu’ils ne fassent à nouveau couler le sang. En effet, l’ancien SS von Stahl est prêt à tout pour s’emparer des pièces maudites, convaincu que leur pouvoir maléfique lui permettra de régner sur le monde. Et pour ce faire, il s’adjoint les services d’Olrik après l’avoir fait évader de sa prison américaine. L’insaisissable « colonel », plus retors que jamais, est bien décidé à se venger de ses vieux adversaires.

Blacksad, histoire d’un chat privé d’amour !

Blacksad est apparu comme une comète dans le ciel de la bande dessinée. Dès le premier album, « Quelque part entre les ombres » s’impose comme un succès populaire dans la bande dessinée animalière. Un succès qui ne se démentira pas avec « Artic Nation », la seconde enquête du grand chat noir. « Âme Rouge » l’entraîne à braver les foudres des politiques, les dangers de l’espionnage et de nouvelles déceptions humaines…

Fin de l’année 2000, Quelque part entre les ombres voit émerger la stature haute et souple d’un félin noir. Celle d’un privé désabusé qu’on appelle pour venir identifier le corps d’une jolie starlette. John Blacksad retrouve son ancien amour, une étoile apparue pour lui donner les plus beaux moments de sa vie. C’est le coupable de deux meurtres qu’il entreprend alors de retrouver. La descente vers les bas-fonds de New-York peut commencer…

Guardino Derrière une histoire, il est vrai, très classique, la force du dessin surprend et conquiert, l’émotion prédomine, les couleurs sont tout bonnement magnifiques alors que quelques personnages amusants viennent rappeler que Guarnido a longtemps bossé pour Disney.

En mars 2003, le duo d’auteurs réapparaît avec Artic Nation. Ils ont déjà marqué la mémoire de la bande dessinée et on les attend au tournant…

Après l’intro très classique du premier album, le scénariste vient titiller les vieilles plaies et bosses de l’Amérique, ce vaste territoire de liberté où il ne fait pourtant pas bon être d’une autre couleur que le blanc. Si Blacksad n’a cette fois pas de peine de cœur à panser, il doit retrouver une petite fille noire, enlevée sans qu’aucune plainte ne soit déposée, qu’aucune enquête ne soit menée… Ici, l’isolement, la misère, le chômage, la délinquance ont ruiné les derniers espoirs de ceux qui voulaient fonder un quartier où tous auraient leur place ! Déjà, certains appellent à « nettoyer nos rues des nègres et des ivrognes ! » (page 6). Notre chat noir n’en trouvera que plus de motivation pour déblayer un peu du côté de ce ramassis de racistes, leur prouvant au passage que tout n’est pas simplement blanc ou noir.

Diaz Canales Diaz Canales instille la force du polar des durs à cuire propre à l’Amérique des années 50, les dialogues sont incisifs, la voix off omniprésente pour un cheminement constant dans les pensées du privé toujours plongé au dernier sous-sol de la bassesse de l’âme humaine. Ces caractéristiques propres à ce type de récit sont encore plus poussées dans Âme Rouge, le troisième album. C’est que le scénariste s’immerge dans une période trouble de l’histoire américaine, celle d’une chasse aux sorcières démentielle où il n’était pas de bon ton d’afficher un semblant d’idée communiste sans s’attirer les pires ennuis ! La guerre froide fait rage, l’Amérique possède la force de frappe atomique, les soviétiques non ! Le récit aborde les magouilles politiques, les mensonges policiers, les éliminations expéditives, les tortures mentales et physiques, l’espionnage… Blacksad, plus désabusé et fauché que jamais survit en jouant les gros bras pour un milliardaire qui claque son fric à Las Vegas. Et le hasard, sous forme de retrouvailles avec un vieil ami qui n’est autre qu’un probable futur Prix Nobel pour ses travaux sur la… bombe vont le projeter dans un vilain nouveau sac d’embrouilles. La violence des idées et des actes qu’elle entraîne, le crime (politique, cette fois), la paranoïa et une nouvelle belle rencontre amoureuse (au goût maussade, une fois encore !) entraîneront notre chat vers autant d’autres explorations de la méchanceté humaine.

Le quatrième album L’Enfer, le silence nous emmène à La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de jazz dénommé Faust fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s’occuper d’une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n’a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d’une star. Faust craient que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d’autant plus pressante que Faust se sait atteint d’un cancer. Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s’aperçoit qu’il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu’il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d’un égard.

Blacksad aura un nouveau très lourd chapitre à ajouter à ses mémoires… et le lecteur se délectera une fois de plus devant un récit fort bien mené, un blues ambiant qui touche tous les protagonistes, des espoirs fragiles et émouvants qui cèdent devant le cynisme triomphant, des regards qui se posent sur l’homme qui évolue, se trompe, s’égare et cherche parfois le difficile chemin de la rédemption…

Oui, c’est sombre, vénéneux et triste… mais que c’est beau !

Article partiellement tiré du site www.yozone.fr

Lock

Des hommes et des femmes, toutes nationalités confondues, prisonniers d’un monde magnifique, mais empoisonné, un monde sans ciel, mécanique, sauvage, truffé de dangers que l’on nomme Lock. Un monde gouverné par quatre Maîtres aussi discrets que silencieux, refusant d’apporter toute aide aux hommes dans leurs quête désespérée d’un retour sur la Terre. N’ayant pour unique but, son retour à Londres en 2005, Noé Wild se bat pour trouver la trace de Nepharius, la banque de données millénaire qui lui indiquera comment sortir de Lock, ainsi que la raison de la mystérieuse amnésie qui touche les hommes y habitant. Eve Avernier seule personne capable de lire les étranges écrits de Lock et Kymon Onassis brave type sans reproche mais non sans peur, accompagnent Noé dans sa quête. Tous trois poursuivent le même but, retrouver leur monde et tout ce qu’ils ont laissé derrière eux. Mais le Maître des portes, l’homme le plus puissant de Lock, et sûrement le plus détestable, sait que cette petite aventure mènera les trois aventuriers vers un chemin tout autre qu’ils l’imaginent. Cela l’intéresse autant que cela le perturbe…

Les 5 tomes de cette saga sont naturellement disponibles à la Passade !

Valentine Pasche (alias Valp), est une dessinatrice, scénariste et coloriste autodidacte de bandes dessinées. Elle est née le 10 avril 1979 à Genève où elle vit et travaille toujours aujourd’hui. Après avoir terminé sa scolarité, elle fait un an d’école de culture générale avant de faire 3 ans aux Arts Décoratifs. Puis vient le travail dans la bande dessinée à temps complet. Elle s’inspire d’un grand nombre de médias à tendance fantastique. Elle tient un blog où elle publie des travaux de recherche et des illustrations. Elle gère également une galerie DeviantArt de ses illustrations sous le pseudonyme de Sally Avernier (en référence à Éve Avernier, personnage de Lock). Beaucoup d’illustrations reprennent des thèmes magiques (Harry Potter occupe une part prépondérante), du cinéma fantastique (Pirates des Caraïbes, Batman, Star Wars) ou encore de la littérature classique (Sherlock Holmes). Les personnages principaux de sa série Lock sont des caricatures de ses proches. Elle travaille actuellement sur une nouvelle série, Ashrel, dont le tome 4 est en cours de finition.

Un diablotin à la biblio…

Julie est une jeune et jolie célibataire. Un jour, elle a piqué un rouleau de PQ au bureau… depuis, un insuportable diablotin orange la suit partout !

A petite bêtise, petit diable… mais Nelson a beau être petit, il n’en est pas moins infernal ! Cette chose est capable du pire comme du ….euh…. pire !

C’est bien la faute de Bertschy si Nelson a déjà commis des centaines (des milliers ?) de bêtises. Et c’est promis, il n’est pas prêt d’arrêter d’empoisonner la vie de Julie.

Voici ses dernières aventures dans :

Nelson n°11 – Fléau sans frontière

Catastrophe pour Nelson ! Julie a un nouveau petit copain… Et entre cette relation qui débute, son travail qui l’accapare et l’attention qu’elle porte à son chien Floyd, comment va-t-il parvenir à retrouver sa place dans le coeur de le jeune fille ? Fidèle à lui-même, notre diablotin préféré n’est pas à court d’idées, toutes plus hilarantes les unes que les autres, pour rappeler à son entourage qu’il faudra compter sur sa présence !

Le coupable s’appelle Bertschy

Né le en octobre 1970 à Saint-Loup, Christophe Bertschy suit une formation de graphiste, métier qu’il exerce pendant 8 ans chez Phillip Morris.

Après avoir gagné le concours « nouveaux talents » du festival de BD de Sierre en 1999, il rejoint la bande à Zep dans le magazine ’’tchô !’’ et anime les aventures absurdes et rocambolesques de ’’Jimmy Brocoli’’, le légume le plus groovy du potager. Puis petit à petit, le nonchalant et burlesque SMAX investit les pages en faisant l’unanimité. Le dessin électronique très original de Bertschy colle au plus près à l’univers contemporain de ses héros.

Très éloigné de l’école franco-belge, SMAX s’apparente plus au graphisme des Simpsons ou de South Park. Son premier album, SMAX Tome 1, sort en octobre 2000, suivi en octobre 2001 du SMAX Tome 2. Ces albums remportent un franc succès, notamment auprès de lecteurs séduits par son graphisme lisible et incisif. Smax raconte les aventures désopilantes d’un adolescent confronté aux multiples problèmes qui émanent de cette période de la vie : le fiasco de ses expériences romantico-sexuelles et son manque d’enthousiasme pour le choix d’une carrière professionnelle. Les gags s’inspirent des contradictions de cet âge où SMAX se rebelle mollement contre son statut de public cible idéal avant de courir dépenser tout son argent de poche dans les dernières baskets vintages ! En octobre 2002 SMAX est de retour avec un troisième album.

SMAX a un diabolique rival car Christophe Bertschy anime également les aventures de Nelson, un petit diable orange qu’on retrouve tous les jours en strips dans Le Matin.

Remarques : Si un soir vous voyez de la lumière orange à travers les fenêtres de la Passade…. inutile de nous téléphoner. On vous l’assure : Nous avons bien tout éteint avant de fermer !

Livres sur les quais 2011

Situé sur les quais de Morges, une immense tente accueille plus de 250 auteurs et illustrateurs. Si vous êtes curieux et aimez le contact avec les auteurs, ce rendez-vous annuel est fait pour vous.

Acheter un livre en librairie est une chose, mais en rencontrer l’auteur, se laisser prendre dans une discussion avec lui, ressentir la passion qui l’anime est tout autre !

Faire des choix parmi les ouvrages aussi nombreux que variés devient mission impossible et les coups de coeur sont nombreux.

La Passade se concentrant cette année sur l’aménagement d’un nouvel espace jeunesse, notre panier s’est rempli principalement avec des ouvrages pour les enfants. Parmi ces derniers, les coups de coeur qui seront prochainement disponibles pour le prêt :

Chouchou le petit caillou

Poétique, intelligent et rigolo, Chouchou se balade chez nous, du glacier du Rhône jusqu’au Jet d’eau ! De la Furka à Genève, Chouchou et ses compagnons Rubis, Quartz, Emeraude, Ambre et Jade suivent le cours de l’eau, font halte au château de Chillon, à Lausanne…. Un livre splendide aux textes et dessins admirables.

Chouchou viendra certainement en visite prochainement à Grandcour… mais psssst…. c’est encore un secret !

L’auteur Alain Plas a toujours ressenti le besoin d’écrire, mais ce n’est qu’à l’approche de la quarantaine que ses deux projets de livres ont abouti. Auteur d’un recueil de poésie en 2004, un conte pour enfants écrit pour sa fille, il y a de cela sept ans, a également vu le jour la même année, grâce aux aquarelles de Magali Chierico. Ce livre sur la géologie et le cycle de l’eau est un premier pas ludique et pédagogique pour les enfants des classes primaires, et se déclinera en d’autres ouvrages à partir de 2006. Parcourant la France et désormais la Suisse depuis plus d’un an, Alain Plas promène ce conte et son diaporama sonorisé afin de se faire connaître des éducateurs souvent réceptifs à cet univers.

Lulu-Grenadine

Lulu-Grenadine a 4 ans ! Mais elle croit qu’aucune fête n’a été prévue pour elle, quand tout à coup… Ding-Dong ! On sonne… Le papa de Lulu Grenadine aurait il voulu lui faire une surprise ?

Le talent d’écriture et l’humour de Laurence Gillot, et l’univers esthétique de Lucie Durbiano font de cette série un pur moment de bonheur, pour tous les lecteurs ! A travers tous ses livres, Laurence Gillot souhaite transmettre un seul et même message, celui que la vie, malgré l’adversité, les mauvaises nouvelles et les ennuis, est fabuleuse et avec un peu d’humour, de générosité et de sincérité, on sort enrichi de nombreux coups du sort.

Rencontre avec Nathalie Novi

Nathalie Novi est née en France et a vécu sa petite enfance en Afrique. Elle a suivi les cours de Beaux-Arts de Nancy et de Paris, avant de se tourner vers l’illustration et la gravure. Elle illustre des livres pour enfants depuis 1992. Originale et chaleureuse, Nathalie Novi est également conteuse et anime de nombreuses rencontres pour petits et grands.

Pour la bibliothèque, nous avons retenu Le voyage de Nyéba. L’histoire raconte le voyage entrepris par Nyéba pour trouver les fleurs qui guériront sa maman.

Les illustrations de Nathalie Novi sont somptueuses. Le travail sur la lumière restitue à merveille l’ambiance ensorcelante de l’Afrique. Les cieux sont roses, verts ou ocre. Le texte d’Yves Pinguilly est simple et juste. On décèle dès les premières phrases la voix du conteur. Il est rare de voir texte et image se mêler si naturellement pour former un tout indissociable. Un album remarquable, à lire à voix haute pour emmener les enfants dans un univers à la fois poétique et dépaysant.

XIII – Dernier Round

Jean Van HammeJean Van Hamme revient pour le dernier tome Le Dernier Round qui constitue le dénouement de cette BD au succès colossal, mais aussi sur les moments forts d’une aventure qui aura duré près de 25 ans. Générique de fin !

L’épilogue de la série : Tome 19, Le Dernier round – Un héros qui s’efface

« XIII est plutôt en retrait dans cet épisode. Il ne lutte plus contre une menace de mort ou pour échapper à une condamnation. Son seul but est de retrouver son identité. En cette fin d’aventure, il n’est plus vraiment un héros magnifique. »

Les femmes au pouvoir

« Qu’elles soient du bon côté comme Jones, à moitié du bon côté comme Jessica ou carrément du mauvais comme Felicity et Irina, elles mènent incontestablement la danse. J’aime les femmes fortes, intelligentes qui sont de vrais partenaires pour les hommes. Je me sens moins d’affinités avec les bonnes mères de famille s’occupant des enfants et disant toujours oui à leur conjoint. Je ne pense pas qu’une femme d’action puisse finir sa vie en reprisant des chaussettes, fût-ce face à l’Atlantique. En fait, j’aime les femmes et les hommes qui ont une personnalité. »

L’Amérique en question

« L’image de l’Amérique se fissure de plus en plus. Nous ne sommes plus dans les années cinquante où l’on avait encore frais en tête le souvenir des Américains venant nous délivrer des Allemands. Finie la belle image « chewing-gum, Coca-Cola et boogie-woogie ». Aujourd’hui l’Amérique a un vrai problème de maturité, de croissance, d’identité. Les Américains ne savent plus très bien s’ils sont les bons ou les méchants. »

Histoire d’une saga

L’arrêt de la série

« Il faut savoir arrêter une histoire quand on a l’impression d’être arrivé au bout d’un long cycle. Il ne faut pas la continuer artificiellement pour une simple raison materielle. Il est possible que ce soit une première. Je préfère agir ainsi de mon vivant. Qui n’ a jamais rêvé d’assister à son enterrement ? Je me paie un fantasme que peu de gens peuvent s’offrir. Je désirais récupérer du temps pour d’autres projets. XIII était devenu un jeu qui consistait à tirer des ficelles auxquelles le lecteur ne s’attendait pas. Tout jeu doit avoir une fin. Je voulais simplement terminer cette belle aventure en apothéose ».

Ses albums préférés

« Il y en a deux, Le dossier Jason Fly et La Nuit du 3 août, seul moment de l’aventure ou XIII est vraiment à la recherche de son passé. Ce dyptique présente aussi mon personnage féminin préféré, la pharmacienne Judith. Un personnage direct, cynique, franc. Le genre de femmes qu’on aimerait connaître. La Nuit du 3 août est bâtie comme une pièce de théâtre, avec unité de lieu, de temps, d’action. Dans les autres albums, XIII passe son temps à se demander « D’où viens-je, qui suis-je ? ». Ici, il y avait une vraie recherche d’identité et c’était formidablement intéressant ».

Son complice, William Vance

« Je n’ai jamais oublié qu’en 1984, lorsqu’il a accepté de dessiner Le Jour du Soleil Noir, il était déjà un auteur célèbre et moi un total inconnu ! Il passe au moins un mois et demi à rassembler sa documentation avant d’attaquer le dessin. Il sera attentif au moindre détail, aux galons, à la place des fourragères… Peu de dessinateurs connaissent l’Amérique aussi bien que lui sans y être jamais allé. Mon rêve est de le convaincre de m’y accompagner maintenant que notre histoire est bouclée. Il pourrait ainsi vérifier à quel point le pays réel correspond à celui qu’il dessine ».

Ses projets à venir

« Je continue d’écrire les aventures de Largo Winch et de Lady S. Je travaille sur un projet de téléfilm se déroulant dans les Indes françaises sous Louis XIV. Je travaille également à un scénario tiré de mon roman Le Télescope. Un one shot de 70 ou 75 planches dont je ne connais encore ni le dessinateur ni l’éditeur. Un sujet totalement inhabituel pour moi : on y voit cinq sexagénaires s’apercevant qu’il est temps de commencer à vivre ».

Portrait réalisé en octobre 2007 publié sur le site www.decitre.fr