Croquettes dans la nuit

OdradeCroquettes dans la nuit à besoin de votre soutien !

L’équipe de la Passade est tombée sous le charme de cette BD. Son auteure, l’illustratrice Odrade est installée dans la Broye et c’est pour nous une raison de plus de relayer la campagne de financement participatif.

Celle-ci se termine en mars et, à ce jour, le financement n’est pas encore assuré.

Soutenez la production suisse en participant à ce magnifique projet !

Odrade sera parmi nous lors de notre premier Salon du livre de la Broye au mois de septembre 2016 et nous aimerions beaucoup qu’elle puisse y dédicacer ses croquettes !

croquettes_01croquettes_02

croquettes_03

croquettes_04Voici ce qu’en pense la librairie Payot:

Payot Libraire relaie la campagne de financement participatif de l’illustratrice Odrade, remarquée lors de BDFIL 2012 pour son album en… blanc sur noir !

Les visiteurs de BDFIL 2012 se souviennent peut-être de Croquettes dans la nuit, une bande dessinée dont le héros est un chat qui, détestant les croquettes, s’échappe la nuit pour chasser, et vit dans l’obscurité de formidables aventures. Du moins les visiteurs qui auront eu en main l’un des cinquante albums seulement de cette histoire ! Odrade, son illustratrice, l’avait en effet autoproduit, cousant à la main ses cinq cahiers, et la petite pile d’albums qu’elle a ainsi pu proposer en dédicace pendant le festival et dans notre librairie de Lausanne a disparu en un clin d’œil. L’œuvre, pourtant, a dû marquer les esprits, avec ses planches de papier noir sur lequel se détachent, au crayon et craie grasse blancs, des dessins d’une grande finesse, mystérieux et baignés d’un éclat lunaire.

Une belle réussite graphique qui confirme le talent de l’illustratrice suisse d’origine néerlandaise Marianne Teekens – aurait-elle trouvé dans la saga Dune son pseudonyme d’Odrade ? – qui n’en était cependant pas à son coup d’essai, ayant depuis de belles années accumulé les marques de reconnaissance à Sierre ou Angoulême. En 2001, sa carrière prit même un joli envol avec le premier volume d’Ishum, une bande dessinée magnifiquement inspirée par ses voyages en Inde, mais que la faillite de l’éditeur et la mort du scénariste interrompirent brutalement après quelques mois. Enfin son trait de crayon a été rendu familier par des albums collectifs auxquels elle a contribué, sur le thème des pompiers volontaires ou du don du sang, ou par son histoire dessinée de la dynastie Knie !

Ces Croquettes dans la nuit, d’abord lancées en quatre planches dans un fanzine il y a quelques années, puis étendues à un album dans les conditions que l’on a dites, sont d’une toute autre ampleur. Son défi d’illustrer en blanc sur noir les expéditions nocturnes d’un chat gourmand n’a rien à voir avec un jeu de « négatifs », mais au contraire suggère, avec une subtilité et une maîtrise impressionnante, les contours et les ombres modelés par de rares sources de clarté. Un monde à la fois très concret et totalement onirique, un rêve éveillé qui est peut-être celui du chat lui-même…

On comprend aisément que l’éditeur participatif belge Sandawe ait été séduit par cette œuvre originale et gracieuse ! Aussi a-t-il inscrit Croquettes dans la nuit parmi ses projets d’édition autofinancée, appelant à toute contribution pour atteindre les 17’000 euros que demande la publication. Un budget, à boucler en ligne pour mars 2016, qui devrait être facilement réuni au vu de la qualité des planches – même si l’on peut craindre que les marchands de croquettes renoncent à s’y joindre… Ne reniant rien de son intérêt pour l’album ni pour l’artiste, Payot Libraire relaie donc volontiers l’annonce de cette campagne de financement participatif, et donne rendez-vous à Odrade et à son chat pour BDFIL 2016 !

Les irréductibles gaulois sont de retour !

Par Toutatis !!!
On en parle depuis des lustres de ce nouvel album d’Astérix !

Après huit ans d’absence de l’irréductible Gaulois, le 35e album de la série et le premier sans Uderzo est sorti jeudi 24 octobre dans 15 pays et en 23 langues, après plusieurs mois de suspense soigneusement entretenu.

L’album, qui entraîne le lecteur en Écosse, est réalisé par Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin). De l’avis général des critiques, le passage de flambeau entre Albert Uderzo, 86 ans, co-créateur de la BD avec René Goscinny, et les nouveaux auteurs, est plutôt réussi.

Les Pictes ? Oui, les Pictes ! Ces peuples de l’ancienne Ecosse, redoutables guerriers aux multiples clans, dont le nom, donné par les Romains, signifie littéralement « les hommes peints ». Astérix chez les Pictes, c’est donc un voyage épique vers une contrée riche de traditions, et la découverte d’un peuple dont les différences culturelles se traduiront en gags et jeux de mots mémorables. Sur les forums de lecteurs, les paris sont ouverts et les discussions impatientes s’enchaînent… Du whisky ? Des lancers de troncs ? Des cornemuses ? Des noms en Mac ? Les origines du mur d’Hadrien et du monstre du Loch Ness enfin dévoilées ? Et même, qui sait, des Gaulois en kilts… Le suspense est entier !

A propos de Didier Conrad

Didier Conrad naît à Marseille le 6 mai 1959 de parents d’origine suisse. Il se passionne rapidement pour la bande dessinée et, à 14 ans, il envoie une planche au Journal de Spirou qui sera publié dans la Carte Blanche du no 1865. Cinq ans plus tard, en 1978, Conrad publie sa première bande dessinée dans le journal : Jason, sur un scénario de Mythic. Thierry Martens, le rédacteur en chef de l’époque, l’avait mis en contact, deux ans plus tôt, avec un autre auteur qui habite lui aussi Marseille : Yann. Les deux jeunes dessinateurs, bien qu’ayant des personnalités différentes, se trouvent des goûts communs et décident de travailler ensemble1. Après des tentatives ratés d’être publié dans Fluide glacial, ils proposent de nouveau leur travail au journal de Spirou. Ils publient leur première histoire en 1979. Sawfee : La Saga du pendu paraît dans le no 2143 du journal de Spirou. Le trait de Conrad est nerveux, proche de celui de Franquin. Les deux auteurs travaillent à la fois sur le dessin et sur le scénario.

A propos de Jean-Yves Ferri

Né dans une cabane en planches en bordure d’un champ d’avoine, il a gardé de ses premières années un amour immodéré pour la glaise du terroir. « Seul, le coquelicot m’enchante, Seule, la libellule m’émeut… » (Labours fous – Poésie Plon 1969). Nombre de ses albums dessinés témoignent de sa frénésie bucolique : ainsi ses Fables autonomes (Fluide Glacial 1996 – 1998 ). Classées à tort dans la catégorie humour, elles célèbrent une ruralité âpre et violente, située à mi-chemin entre le réalisme social des Raisins de la colère et le lyrisme printanier d’Oscar le petit canard. La consécration vient avec le personnage d’ Aimé Lacapelle. Héros de la campagne profonde, ce policier du BIT (Bureau d’investigation Tarnais) devient l’idole de toute une génération d’agriculteurs rebelles. Pour Ferri, le succès international est tel, qu’il lui permet de repeindre à neuf plusieurs fois sa cabane. Avec le scénario du Retour à la terre (dessin Larcenet), il tente de réconcilier ville et campagne et d’attirer l’attention sur le sort douloureux des chats déracinés. Dernier album solo de Ferri, De Gaulle à la plage, album anachronique et balnéaire sorti en décembre 2007 où le Général confond sa silhouette avec le Monsieur Hulot de Jacques Tati. Un De Gaulle à Londres est en préparation, et Ferri s’attaque également aux scénarios des irréductibles gaulois. L’auteur partage son temps entre la BD et le bouturage des dahlias.

Des Romains et de la bagarre, c’est tout ce qu’on aime ! Le nouvel album Astérix chez les Pictes promet d’offrir le meilleur d’Astérix, mais aussi des surprises et des nouveautés, avec en premier lieu les terribles guerriers Pictes. En voici justement un, reconnaissable à son kilt, digne d’un ancêtre de nos amis écossais. On note un motif en tartan atypique, rappelant le damier d’un drapeau de Formule 1. Une idée d’Albert Uderzo pour rendre ce clan picte particulièrement reconnaissable… et ridicule !

Blake et Mortimer

La série met en scène deux héros, Sir Francis Blake, un militaire de carrière (origine RAF) mis à la disposition des services secrets britanniques de contre espionnage militaire (MI5), et son ami le professeur Philip Mortimer, spécialiste en physique nucléaire. Ces deux compères se retrouvent souvent confrontés à leur grand ennemi le colonel Olrik parfois accompagné de ses hommes de main tels l’américain Sharkey, Razul (de la tribu des Bezendjas) ou encore le malfrat Jack. Dans certains albums, la présence du Capitaine Blake est seulement anecdotique. On remarquera que Nasir, un sikh natif du continent indien qui s’était mis au service des deux amis, va disparaître à partir du moment de la décolonisation. Le charme de la série est dû entre autres à un mélange savant de réalisme, de fantastique et de science-fiction.

A propos des deux derniers volumes : « La malédiction des trente deniers »
- chronique de S. Farinaud (BD Gest’) –

Lire un Blake et Mortimer c’est comme regarder un vieux Columbo. Le méchant est connu avant même l’apparition du rôle titre. Le lecteur se plonge dans un univers douillet, très codifié, très premier degré, pour se laisser entrainer dans une énième variante de la même histoire d’aventure-espionnage où la science le dispute au mystique et au fantastique.

Lire un Blake et Mortimer c’est aussi très second degré. Surtout les œuvres sous licence. Le lecteur veille, tel le gardien du temple, à ce que les codes aient bien été respectés et l’œuvre de Jacobs préservée. Chaque album se doit d’être un hommage. Avec « La malédiction des trente deniers », ligne claire, récitatifs copieux, suspens en bas de page, caractères des personnages, tout est respecté jusqu’à cette courtoisie surannée et cette morale bien-pensante, un peu dame patronnesse, qui égrainent le récit. Les méchants sont vils et les bons droits dans leurs bottes. L’infâme Olrik est toujours infâme. Tout va bien.

Côté intrigue, Van Hamme louche cette fois du coté d’Indiana Jones : une relique biblique chargée de symboles et de présages risque de tomber dans les mains d’individus mal attentionnées qui espèrent ainsi devenir maîtres du monde. Étonnant de voir à quel point les scénaristes d’aventures occultes arrivent à renouveler leurs arguments, fussent-ils de plus en plus minces. Mais Van Hamme est un vieux routard, tout est mené de façon magistrale, sans temps mort. Il tire des ficelles grosses comme des câbles, avec deux trois passages en force à la limite du Deus Ex Machina. A la Charlier en quelque sorte. Seule concession à la modernisation de l’œuvre, les récitatifs allégés, moins pléthoriques et pléonasmiques qu’à l’accoutumée, rendent la lecture plus fluide.

Reste qu’au delà de l’album il y a l’histoire humaine qui sous-tend sa réalisation. René Sterne qui décède brutalement après avoir dessiné quelques planches, l’éditeur qui accepte que sa femme reprenne le pinceau malgré les retards prévisibles, le dur labeur de Chantal De Spiegeleer pour achever l’album et rendre la transition invisible, tout est raconté par Van Hammne dans une préface mélancolique qui nous fait aborder l’album avec bienveillance.

– Résumé du dernier album :Voici presque 2000 ans, l’apôtre Judas vendit le Christ aux Romains pour trente deniers d’argent. Blake et Mortimer doivent les retrouver avant qu’ils ne fassent à nouveau couler le sang. En effet, l’ancien SS von Stahl est prêt à tout pour s’emparer des pièces maudites, convaincu que leur pouvoir maléfique lui permettra de régner sur le monde. Et pour ce faire, il s’adjoint les services d’Olrik après l’avoir fait évader de sa prison américaine. L’insaisissable « colonel », plus retors que jamais, est bien décidé à se venger de ses vieux adversaires.

Lock

Des hommes et des femmes, toutes nationalités confondues, prisonniers d’un monde magnifique, mais empoisonné, un monde sans ciel, mécanique, sauvage, truffé de dangers que l’on nomme Lock. Un monde gouverné par quatre Maîtres aussi discrets que silencieux, refusant d’apporter toute aide aux hommes dans leurs quête désespérée d’un retour sur la Terre. N’ayant pour unique but, son retour à Londres en 2005, Noé Wild se bat pour trouver la trace de Nepharius, la banque de données millénaire qui lui indiquera comment sortir de Lock, ainsi que la raison de la mystérieuse amnésie qui touche les hommes y habitant. Eve Avernier seule personne capable de lire les étranges écrits de Lock et Kymon Onassis brave type sans reproche mais non sans peur, accompagnent Noé dans sa quête. Tous trois poursuivent le même but, retrouver leur monde et tout ce qu’ils ont laissé derrière eux. Mais le Maître des portes, l’homme le plus puissant de Lock, et sûrement le plus détestable, sait que cette petite aventure mènera les trois aventuriers vers un chemin tout autre qu’ils l’imaginent. Cela l’intéresse autant que cela le perturbe…

Les 5 tomes de cette saga sont naturellement disponibles à la Passade !

Valentine Pasche (alias Valp), est une dessinatrice, scénariste et coloriste autodidacte de bandes dessinées. Elle est née le 10 avril 1979 à Genève où elle vit et travaille toujours aujourd’hui. Après avoir terminé sa scolarité, elle fait un an d’école de culture générale avant de faire 3 ans aux Arts Décoratifs. Puis vient le travail dans la bande dessinée à temps complet. Elle s’inspire d’un grand nombre de médias à tendance fantastique. Elle tient un blog où elle publie des travaux de recherche et des illustrations. Elle gère également une galerie DeviantArt de ses illustrations sous le pseudonyme de Sally Avernier (en référence à Éve Avernier, personnage de Lock). Beaucoup d’illustrations reprennent des thèmes magiques (Harry Potter occupe une part prépondérante), du cinéma fantastique (Pirates des Caraïbes, Batman, Star Wars) ou encore de la littérature classique (Sherlock Holmes). Les personnages principaux de sa série Lock sont des caricatures de ses proches. Elle travaille actuellement sur une nouvelle série, Ashrel, dont le tome 4 est en cours de finition.

Un diablotin à la biblio…

Julie est une jeune et jolie célibataire. Un jour, elle a piqué un rouleau de PQ au bureau… depuis, un insuportable diablotin orange la suit partout !

A petite bêtise, petit diable… mais Nelson a beau être petit, il n’en est pas moins infernal ! Cette chose est capable du pire comme du ….euh…. pire !

C’est bien la faute de Bertschy si Nelson a déjà commis des centaines (des milliers ?) de bêtises. Et c’est promis, il n’est pas prêt d’arrêter d’empoisonner la vie de Julie.

Voici ses dernières aventures dans :

Nelson n°11 – Fléau sans frontière

Catastrophe pour Nelson ! Julie a un nouveau petit copain… Et entre cette relation qui débute, son travail qui l’accapare et l’attention qu’elle porte à son chien Floyd, comment va-t-il parvenir à retrouver sa place dans le coeur de le jeune fille ? Fidèle à lui-même, notre diablotin préféré n’est pas à court d’idées, toutes plus hilarantes les unes que les autres, pour rappeler à son entourage qu’il faudra compter sur sa présence !

Le coupable s’appelle Bertschy

Né le en octobre 1970 à Saint-Loup, Christophe Bertschy suit une formation de graphiste, métier qu’il exerce pendant 8 ans chez Phillip Morris.

Après avoir gagné le concours « nouveaux talents » du festival de BD de Sierre en 1999, il rejoint la bande à Zep dans le magazine ’’tchô !’’ et anime les aventures absurdes et rocambolesques de ’’Jimmy Brocoli’’, le légume le plus groovy du potager. Puis petit à petit, le nonchalant et burlesque SMAX investit les pages en faisant l’unanimité. Le dessin électronique très original de Bertschy colle au plus près à l’univers contemporain de ses héros.

Très éloigné de l’école franco-belge, SMAX s’apparente plus au graphisme des Simpsons ou de South Park. Son premier album, SMAX Tome 1, sort en octobre 2000, suivi en octobre 2001 du SMAX Tome 2. Ces albums remportent un franc succès, notamment auprès de lecteurs séduits par son graphisme lisible et incisif. Smax raconte les aventures désopilantes d’un adolescent confronté aux multiples problèmes qui émanent de cette période de la vie : le fiasco de ses expériences romantico-sexuelles et son manque d’enthousiasme pour le choix d’une carrière professionnelle. Les gags s’inspirent des contradictions de cet âge où SMAX se rebelle mollement contre son statut de public cible idéal avant de courir dépenser tout son argent de poche dans les dernières baskets vintages ! En octobre 2002 SMAX est de retour avec un troisième album.

SMAX a un diabolique rival car Christophe Bertschy anime également les aventures de Nelson, un petit diable orange qu’on retrouve tous les jours en strips dans Le Matin.

Remarques : Si un soir vous voyez de la lumière orange à travers les fenêtres de la Passade…. inutile de nous téléphoner. On vous l’assure : Nous avons bien tout éteint avant de fermer !

XIII – Dernier Round

Jean Van HammeJean Van Hamme revient pour le dernier tome Le Dernier Round qui constitue le dénouement de cette BD au succès colossal, mais aussi sur les moments forts d’une aventure qui aura duré près de 25 ans. Générique de fin !

L’épilogue de la série : Tome 19, Le Dernier round – Un héros qui s’efface

« XIII est plutôt en retrait dans cet épisode. Il ne lutte plus contre une menace de mort ou pour échapper à une condamnation. Son seul but est de retrouver son identité. En cette fin d’aventure, il n’est plus vraiment un héros magnifique. »

Les femmes au pouvoir

« Qu’elles soient du bon côté comme Jones, à moitié du bon côté comme Jessica ou carrément du mauvais comme Felicity et Irina, elles mènent incontestablement la danse. J’aime les femmes fortes, intelligentes qui sont de vrais partenaires pour les hommes. Je me sens moins d’affinités avec les bonnes mères de famille s’occupant des enfants et disant toujours oui à leur conjoint. Je ne pense pas qu’une femme d’action puisse finir sa vie en reprisant des chaussettes, fût-ce face à l’Atlantique. En fait, j’aime les femmes et les hommes qui ont une personnalité. »

L’Amérique en question

« L’image de l’Amérique se fissure de plus en plus. Nous ne sommes plus dans les années cinquante où l’on avait encore frais en tête le souvenir des Américains venant nous délivrer des Allemands. Finie la belle image « chewing-gum, Coca-Cola et boogie-woogie ». Aujourd’hui l’Amérique a un vrai problème de maturité, de croissance, d’identité. Les Américains ne savent plus très bien s’ils sont les bons ou les méchants. »

Histoire d’une saga

L’arrêt de la série

« Il faut savoir arrêter une histoire quand on a l’impression d’être arrivé au bout d’un long cycle. Il ne faut pas la continuer artificiellement pour une simple raison materielle. Il est possible que ce soit une première. Je préfère agir ainsi de mon vivant. Qui n’ a jamais rêvé d’assister à son enterrement ? Je me paie un fantasme que peu de gens peuvent s’offrir. Je désirais récupérer du temps pour d’autres projets. XIII était devenu un jeu qui consistait à tirer des ficelles auxquelles le lecteur ne s’attendait pas. Tout jeu doit avoir une fin. Je voulais simplement terminer cette belle aventure en apothéose ».

Ses albums préférés

« Il y en a deux, Le dossier Jason Fly et La Nuit du 3 août, seul moment de l’aventure ou XIII est vraiment à la recherche de son passé. Ce dyptique présente aussi mon personnage féminin préféré, la pharmacienne Judith. Un personnage direct, cynique, franc. Le genre de femmes qu’on aimerait connaître. La Nuit du 3 août est bâtie comme une pièce de théâtre, avec unité de lieu, de temps, d’action. Dans les autres albums, XIII passe son temps à se demander « D’où viens-je, qui suis-je ? ». Ici, il y avait une vraie recherche d’identité et c’était formidablement intéressant ».

Son complice, William Vance

« Je n’ai jamais oublié qu’en 1984, lorsqu’il a accepté de dessiner Le Jour du Soleil Noir, il était déjà un auteur célèbre et moi un total inconnu ! Il passe au moins un mois et demi à rassembler sa documentation avant d’attaquer le dessin. Il sera attentif au moindre détail, aux galons, à la place des fourragères… Peu de dessinateurs connaissent l’Amérique aussi bien que lui sans y être jamais allé. Mon rêve est de le convaincre de m’y accompagner maintenant que notre histoire est bouclée. Il pourrait ainsi vérifier à quel point le pays réel correspond à celui qu’il dessine ».

Ses projets à venir

« Je continue d’écrire les aventures de Largo Winch et de Lady S. Je travaille sur un projet de téléfilm se déroulant dans les Indes françaises sous Louis XIV. Je travaille également à un scénario tiré de mon roman Le Télescope. Un one shot de 70 ou 75 planches dont je ne connais encore ni le dessinateur ni l’éditeur. Un sujet totalement inhabituel pour moi : on y voit cinq sexagénaires s’apercevant qu’il est temps de commencer à vivre ».

Portrait réalisé en octobre 2007 publié sur le site www.decitre.fr